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le jardin de bérénice

gnant que je ne la comprisse pas ; mais moi, je me sentais le frère de cette petite fille, désolée dans cette maison pâle, et je souffrais de ne savoir le lui faire connaître. Mon rêve fut toujours de convaincre celle que j’aimerais qu’elle entre à la Réparation ou bien au Carmel, pour appliquer les doctrines que j’honore et pour réparer les atteintes que je leur porte.

Jamais plus intense qu’auprès de cette petite fille, je n’eus la sensation d’être étranger aux préoccupations actives des hommes… À travers les vitres, je contemplais un sentier filant en ligne droite vers le désert, puis découpées en ombres chinoises, deux jeunes filles gaies, riant