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le jardin de bérénice

Transe était mort d’un sot accident, au huitième jour de son voyage, pris de fièvre typhoïde.

Au reste le récit de Bérénice était obscur et minutieux, avec des lacunes. C’était comme une vision qu’elle me décrivait en serrant ma main dans les siennes, et les yeux fixes. « J’étais gaie autrefois, mais, de chagrin, maintenant je reste des heures sans penser. » Et sa douleur, à se raconter, devenait aussi neuve que le jour même, où elle apprit, à Nîmes, la mort de son ami. « Savez-vous, me disait-elle, quelle idée j’avais, étant seule dans le train, ce soir-là ? J’aurais voulu entrer au couvent ! »

Elle rougissait de sa confidence, crai-