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l’annexion de la Lorraine à la France et sur la réalité des raisons qui l’ont amenée et imposée — sont extraites par le conférencier d’un livre en préparation : l’Appel au Soldat et d’un chapitre intitulé : À la recherche des racines nationales.


Note 4, page 26


Est-ce la place de répondre à des contradicteurs suspects qui s’étonnent et raillent si l’on n’habite pas d’un bout à l’autre de l’année « ces petits pays » qu’on défend ? Quelle plate interprétation du problème ! par décentralisation, nous entendons l’ensemble des mesures propres à nous fournir les conditions pour que nous puissions nous maintenir en étroite communion de pensée ou de sentiment avec notre milieu de naissance ou du moins d’adoption. Or, quand vous habiteriez aujourd’hui l’Auvergne, la Provence, la Lorraine, seriez-vous décentralisés ? Allons donc ! c’est avec Paris que vous auriez directement à faire. Il faut d’abord reconquérir des droits pour les provinciaux. — Si nous voulons la décentralisation, c’est pour former des hommes, pour que les hommes partent de la réalité et non pas d’idées artificielles, d’idées en l’air. Rattachons les idées au sol, fondons la politique française sur l’histoire de France et pour arriver à bien vivre sur un point du territoire, propageons une vue exacte de la nation. Voilà comment on peut défendre utilement, à cette heure, les petits pays.