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fidèles, ou bien accueillait-il un espoir de trouver, dans ce centre de son diocèse, quelques fonds miraculeux pour racheter les bâtiments de Sion ? Dans un champ, au bas du ravin que domine le château, la vieille Mme Haye étendait son foin avec ses gens. Elle interpella cordialement Léopold :

— Montez chez nous, Monsieur le Supérieur. Justement vous trouverez notre petit séminariste qui vient d’arriver en vacances.

Et Léopold trouva là-haut l’aîné des petits-fils de Mme Haye, celui-là qui se destinait à la prêtrise.

— Ah ! dit Léopold, avec sa bonne grâce accoutumée, vous voilà maintenant avec la soutane.

Il lui en fit des compliments, et sans paraître remarquer la réserve du jeune homme, il commença de le questionner affectueusement sur ses études :

— Quel traité avez-vous fait cette année ?

Le Traité de l’Église, Monsieur Baillard.

— C’est un traité qui a ses difficultés, mais qui est bien intéressant.

— Oui bien, Monsieur Baillard, dit avec rudesse le jeune ecclésiastique ; on y apprend qu’il y a des gens qui déchirent la tunique de l’Église.