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sentaient très bien, et ne savaient pas dire, c’était à peu près ceci :

« Vous anéantissez des aspects qui sont liés à toutes nos vénérations. Vous coupez les arbres et comblez les puits de notre Lorraine morale. Et les formes que vous construisez, nous n’y avons pas de place. »

Madame Baudoche aimait l’ancien Metz, les vieux remparts, leurs fossés remplis d’eau de la Seille et de la Moselle, leurs ombrages de peupliers sous lesquels, tant de dimanches, elle avait vu galoper les jeunes officiers de l’École d’application. Toutes les maisons, hôtels aristocratiques ou modestes demeures, lui racontaient des vies messines, du courage, de l’honneur et des mœurs courtoises. Il y a des faits locaux, chargés d’âme, qui restent en