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la regardaient. Ce digne et loyal Germain, qui n’avait jamais cherché auprès de cette petite Lorraine que l’art de prononcer les mots, s’attardait devant cette humble poésie confiante, et pensait :

« Cela, c’est une scène digne d’une jeune fille allemande. »

Sur la fin du mois, en réglant son premier terme, M. Asmus demanda à Madame Baudoche s’il ne pourrait pas, de temps à autre, après le souper, venir faire un bout de causerie. La logeuse craignit, si elle repoussait ce désir, que l’Allemand n’émigrât dans les quartiers neufs ; et le seize octobre, vers huit heures et demie, M. Frédéric Asmus, au lieu d’aller à la brasserie, passa dans la salle à manger