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L’heure conseille à l’étranger un sentiment résolu, joyeux ; il voit au ciel un signe d’alliance ; et cette campagne, après l’orage, pleine, énergique, luisante, semble prête à contenir encore des existences fortes. Son émotion, qui cherche un objet vivant, se rassemble sur la jeune Messine. Il songe qu’après une averse, en été, la lumière sur les prairies a la jeune noblesse du regard de Colette, émue des malheurs de sa nation. Il l’admire comme une gerbe, poussée après le passage des premiers ouvriers porteurs de faucilles, et qu’un de leurs fils, peut-être, viendra cueillir pacifiquement à la main. Un chant s’exhale de son cœur, un chant scolaire et cependant spontané : « Maintenant, je connais le pays où les mirabelliers fleurissent, où dans