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nage marron ; en place des choses claires, gaies, naturelles et tout unies, partout des tentures sombres et cacao, des services à bière en cuivre, le portrait de l’empereur en chromo, un Bismarck de plâtre forgeant l’épée de l’empire… Bref une propriété avilie.

C’est le sort de tous les châteaux lorrains tombés aux mains des Allemands. Qu’ils achètent par ordre de l’empereur ou par plaisir, le rythme ne change guère : ils commencent par planter sur la terrasse un mât à pavillon, gigantesque mirliton, noir, blanc et rouge, surmonté d’une boule dorée, avec une ficelle pendante. Le grand plaisir d’un châtelain allemand, c’est de pavoiser en tout occasion : pour la fête de l’empereur et de l’impératrice,