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de Rome, écouter Stéphane Mallarmé, et parfois encore, d’une voix basse et rapide. Villiers de l’Isle-Adam essayait sur nous ses histoires les plus insolites. J’ai vu Moréas marcher au côté de Verlaine. Mais déjà il se mettait en mesure de rejoindre Ronsard, Villon et Rutebœuf.

Cet Hellène n’a jamais accepté l’ignorance où il nous voyait de notre propre langue. Il aimait à raconter que dans la maison de son père, à Athènes, il y avait une bibliothèque de deux mille volumes de nos poètes, et qu’avant d’avoir atteint sa dixième année il s’était déjà promis de chanter sur une lyre française. À Paris, et dans une vie qui semblait indolente,