armes, précieuses à Reinach, puisqu’elles mettaient dans sa dépendance les corrompus, mais terribles contre lui-même, puisqu’elles le prouvaient corrupteur, est un des incidents du long chantage de Herz sur Reinach.
Plusieurs personnes virent Reinach blêmir quand il croisait Herz sur le boulevard. « Ce terrible homme me fera mourir », disait-il. Il essaya de l’assassiner.
Un nommé Amiel écrivit du Brésil à Cornelius : « J’ai reçu d’une personne que je ne connais pas dix mille francs pour vous empoisonner. Je devais en toucher vingt mille, le coup fait. J’ai préféré passer à l’étranger. J’ai risqué l’acompte reçu dans une opération qui a échoué. Je ne sais pas le nom de celui qui m’a soudoyé ; nos entrevues avaient lieu aux environs de la Madeleine ; mais, si j’étais à Paris, je pourrais le retrouver, »
Cornelius consulta Andrieux, l’ancien préfet de police, qui avait conservé quelques limiers à sa disposition. Ils découvrirent que cet Amiel était un agent congédié de la Sûreté générale.
— Quels ennemis vous supposez-vous ? disait Andrieux.
— Reinach ou Boulanger.
— Avant d’envoyer aucun argent à cet Amiel, demandez qu’il vous fournisse un semblant de preuve.