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CHAPITRE III

LE CABINET D’UN MAGISTRAT EN 1892

Cependant la Justice avec sérénité fonctionnait. Sans intelligence particulière de la situation et par la seule vertu de son organisme, l’administration judiciaire travaillait à résoudre ce désordre, à rendre ces complications claires et ces exceptions avouables, à les placer dans une catégorie régulière d’actes délictueux ou innocents, enfin à sortir, sinon de l’injustice, du moins de l’anarchie.

Le juge d’instruction convoqua Sturel pour l’entendre sur les faits et allusions contenus dans son retentissant article.

Introduit avec de grands égards dans le petit cabinet où Racadot et Mouchefrin jadis avaient passé des heures tragiques, le jeune homme répondit en substance : « Pourquoi m’appelez-vous ? Je n’ajouterai rien à ma déposition publique, j’ai tout mis dans cet article. Je ne vous apporte pas les preuves de la corruption parle-