cher qui pouvait avoir compris l’outrage du mari, elle lui tendait sa main.
Nelles répondit avec la belle tenue d’un aigrefin :
— Je suis trop reconnaissant de ce que vous ferez pour que je veuille vous contrarier. Je ne puis divorcer avant les élections. Toutefois, M. Rœmerspacher m’est témoin que, si vous persuadez à temps M. Sturel, dès la rentrée des Chambres vous serez libre.
Un homme de loi présent à cette scène eût deviné la vérité : « Voilà un beau gentilhomme qui a mangé toutes les parties disponibles de la dot. »
Quand Mme de Nelles, vers les onze heures, entra chez Sturel, était-elle blême d’avoir ainsi fiancé son avenir, ou du déshonneur qui pouvait l’atteindre, ou du déplaisir de trouver là Suret-Lefort et Bouteiller ? Sturel dut lui rappeler qu’elle les connaissait. Elle s’excusa sur l’obscurité de la pièce et, pour couper court à toute équivoque :
— Je compte que M. Suret-Lefort voudra bien me reconduire.
— Le temps, dit le jeune député, de mettre en voiture M. Bouteiller et je viens me tenir à vos ordres.
Sur le trottoir, Suret-Lefort prit sous le bras