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LETTRE DE SAINT-PHLIN

naire comme un faubourg de la grande ville. Ici, je me replie sur mes réserves séculaires, et toi, tu me parais flotter au souffle des circonstances. Bien plus que nos expériences mosellanes, ce sont les enthousiasmes de quelques patriotes qui te guident.

« Veux-tu me permettre de te citer Pascal (d’après Mme  Périer) ? Vous vivez à Paris avec des esprits supérieurs, nous sommes obligés de les suppléer par des livres :

« Les discours de Blaise Pascal sur les pauvres excitaient parfois ses familiers à proposer des moyens et des règlements généraux qui pourvussent à toutes les nécessités : cela ne lui semblait pas bon et il leur disait qu’ils n’étaient pas appelés au général, mais au particulier, et que la manière la plus agréable à Dieu était de secourir les pauvres pauvrement, c’est-à-dire chacun selon son pouvoir, sans se remplir l’esprit de ces grands desseins qui tiennent de cette excellence dont il blâmait la recherche en toutes choses. »

« Cette excellence et ces grands desseins, je les trouve chez toi, mon cher Sturel. Je suis tout prêt à secourir mon pays, mais passe-moi la plaisanterie, pauvrement. On a les reçus des Septembriseurs et de ceux qui égorgèrent les otages en 1871 ; il existe des quittances qui se rapportent aux diverses insurrections du siècle et, pour