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VAINES DÉMARCHES DE STUREL

Il monta à la tribune, il osa dire en pleine séance :

— Mes droits, je les tiens de mes électeurs, je les exerce et les exercerai tant que la Justice ne me les aura pas retirés… et vous pouvez attendre qu’elle me les retire.

C’est que le procès des administrateurs n’avait pas révélé son nom. Puis il avait trouvé son moyen de défense et telles ripostes que M. Ribot, qui comptait le clouer au mur, dut rompre précipitamment. Devant le juge d’instruction Franqueville, M. Vlasto, invité à s’expliquer sur le fameux chèque de 50,000 francs touché par son garçon de recettes Davout, ne nia point que M. Rouvier ne fût intéressé à cet encaissement. Ce ministre, démuni de fonds secrets, lui avait demandé un prêt de 100,000 francs, pour arrêter la campagne boulangiste de la Lanterne. M. Vlasto était rentré dans 50,000 francs sur le bénéfice de banque d’une émission de Bons du Trésor, les autres 50,000 francs lui avaient été remboursés par le baron de Reinach au moyen du chèque Davout.

M. Franqueville s’éleva avec vivacité contre cette doctrine immorale qui autoriserait un ministre à prendre dans un établissement de crédit l’argent de sa politique. M. Vlasto fort gracieusement s’inclina :

— Que vous avez raison en principe, monsieur le juge ! Mais les usages sont si forts !