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VAINES DÉMARCHES DE STUREL

Maurice et Lazare ? Sturel admirait avec quelle liberté magistrale cet accusé si prolixe escamotait les accusations précises d’escroquerie et de chantage.

— J’attache moins d’importance aux questions d’argent qu’aux incriminations de loyauté dans les questions internationales. Je sais qu’on ne comprend pas et qu’on dénature mes affaires en France. Je crois entendre que je suis accusé d’avoir reçu de la Compagnie de Panama deux chèques de un million chacun et une somme de 600,000 francs. Ces deux millions m’ont été payés par M. de Reinach, sans que je connusse leur source et pour l’acquittement d’une partie de sa dette envers moi, que nous avons définitivement réglée par un acte du 18 juillet 1889, actuellement en dépôt chez MM. de Rothschild, à Francfort. Mon compte chez M. Fontane, notaire à Paris, établit que j’ai employé cette somme à acquérir des immeubles, et non à corrompre des députés. Quant aux 600,000 francs, je désire que M. Charles de Lesseps précise sa déclaration qui sert à m’inculper. Il ne dira pas m’avoir remis aucune somme. La vérité, c’est que j’ai passé à M. de Reinach des billets souscrits par M. Dauderin, entrepreneur. Si M. de Reinach, de son côté, a négocié pour 600,000 francs de ces billets à la Compagnie de Panama, en suis-je responsable ? On dit encore que j’aurais usé de chantage