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VAINES DÉMARCHES DE STUREL

semblable. Il était veuf d’une première femme, quand un jeune homme vint le trouver : « Je suis votre beau-frère et, si vous ne me donnez pas une forte somme, je dirai que vous êtes un espion prussien ! »

— … Je mis mon ex-beau-frère à la porte. Ce malheureux, nommé Lehubotel, alla colporter ses accusations dans la presse et plus tard au ministère de la guerre. Il remit au général Boulanger un pli contenant, disait-il, la preuve que j’étais un agent de Bismarck. Le ministre de la guerre refusa d’en prendre connaissance, tant il était sûr de son ami Cornelius Herz. Les pièces furent placées sous enveloppe et scellées de cinq cachets au timbre du ministère de la guerre. Le colonel Peigné, M. Louis Guillot, député, et Lehubotel lui-même signèrent l’enveloppe. La voici, monsieur ; constatez qu’elle est intacte. Le général Boulanger me l’a fait remettre, comme un témoignage de son absolue confiance. J’aurais pu la détruire, je l’ai gardée ; j’aurais pu l’ouvrir pour connaître les preuves que Lehubotel prétendait fournir contre moi ; j’ai eu la force, depuis le 21 janvier 1887 jusqu’à ce jour, de n’en pas briser les cachets. Maintenant je veux l’envoyer à la Commission d’enquête. J’ai une telle confiance en mon passé, ma conscience est si sûre d’elle-même, que je n’hésite pas à dire à la Commission d’enquête : prenez et voyez. Si la Commission