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VAINES DÉMARCHES DE STUREL

pour un nigaud ? » Il tâcha vainement d’éviter la lecture d’une longue série d’aimables banalités que des savants de tous poils écrivaient au docteur Herz. Il dut accepter des photographies, notamment d’une lettre du ministre Bardoux sur une mission scientifique confiée à MM. André et Angol :

Si vous faisiez des démarches auprès des présidents des chemins de fer qui font le service de New-York à Ogden, MM. André et Angol obtiendraient à l’aller et au retour leur parcours gratuit et le transport gratuit de leurs bagages, ou tout au moins une sensible diminution.

Trait fâcheux, qui prouve le faiseur, Herz avait conservé les plus insignifiants billets, et, en les lisant à Sturel, il insistait sur des phrases quelconques, pour montrer ses mérites ou pour compromettre ses correspondants. C’étaient des lettres de Nordenskiold, de Freycinet, de Carnot, les unes naïves, les autres singulièrement prudentes.

Paris, le 30 mars 1886.
Monsieur,

Il m’est bien agréable de vous faire connaître que M. le Président de la République, voulant vous donner un témoignage particulier de sa haute bienveillance, vient, sur ma proposition, par un décret en date du 28 de ce mois, de vous conférer la croix de grand-officier de l’ordre national de la Légion d’Honneur.