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LE CADAVRE BAFOUILLE

Nivilliers. Encore, chez M. Propper, certain bureau ne reçut-il les scellés que le 24.

Le 28 novembre, M. de la Ferronnays monta à la tribune :

— « On affirme, dit-il aux ministres, que le samedi 18 novembre, dans une réunion, vous avez décidé de comprendre dans les poursuites exercées à l’occasion des détournements de Panama M. Jacques de Reinach. On assure qu’un mandat fut signé le soir même qui, vu l’heure avancée, ne put être présenté, et, le lendemain étant un jour férié, la remise en fut ajournée au lundi matin. Or dimanche, le baron Jacques de Reinach était trouvé mort dans son lit. Immédiatement les bruits les plus contradictoires circulaient… Mort naturelle, rupture d’anévrisme, congestion cérébrale ? Bientôt le bruit courait d’un suicide. On a même précisé, par de l’aconitine, dont on aurait trouvé une bouteille sur une table, près de son lit. Enfin on a prétendu qu’un assassinat avait été commis. Dans l’état où sont les esprits, ils ne se contentent pas de déclarations vagues, il leur faut la preuve matérielle. Un seul acte peut la fournir : c’est une ordonnance de procéder à l’exhumation et ensuite à l’autopsie du cadavre, s’il y en a un.  »

M. Ricard répondit en lisant un certificat médical de congestion cérébrale. Les médecins, nom-