de comprendre dans la poursuite le beau-père de M. Joseph Reinach.
M. Quesnay de Beaurepaire distinguait nettement que ces gens, qui n’avaient pas pris sur eux de s’opposer aux poursuites, voulaient lui faire assumer des retards et des modifications. Ministres, ils n’osaient pas agir sur leur collègue, M. Ricard, et ils voulaient que lui, procureur, s’opposât à son chef. Il protesta avec véhémence.
M. Burdeau prit la parole :
— Vous ne pesez donc pas les conséquences de votre acte ? C’est la guerre des radicaux contre les amis de Gambetta, dictée par la haine et par l’ambition. Derrière Jacques de Reinach, on cherche Joseph. C’est notre vieux point de ralliement, le journal La République Française, qu’on s’est promis de noyer dans la boue. Par la blessure qu’on ouvre, le plus pur sang républicain coulera.
Le procureur général répondit :
— C’est un vrai supplice que vous me faites tous subir depuis un mois ; s’il faut aujourd’hui quitter la ligne droite, je vais donner ma démission, M. Burdeau avait les larmes aux yeux. Il serra silencieusement la main de M. Quesnay de Beaurepaire et sortit. Cependant que le président du conseil, épouvanté du scandale que causerait dans les conjectures la démission du procureur général, donnait à celui-ci mille satisfactions de