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Huit jours chez M. Renan

gaillards d’intelligence courte, touchés d’alcool, et qu’un geste du vicaire peut déchaîner. Mais je retrouve par ici de vieilles relations de famille. Si vous étiez Breton, nous serions cousins ; la politesse le veut.

« L’autre jour, à la gare de Lannion, un aiguilleur a serré la main d’Ary[1], et lui a dit que j’étais un brave homme, que mon père avait été son parrain. Puis il l’a chargé de me souhaiter le bonjour.

« Au vrai, ma mère n’a laissé ici d’autres parents que Joseph Morand. (Il disait Joson, et m’ajoutait que lui-même, sa mère l’appelait Ernestic.) – Morand est avocat à Lannion, où son père, jadis, fut greffier du

  1. M. Ary Renan, le seul fils du grand écrivain, esprit très orné, peintre de rêves choisis et qu’on connaît trop peu, écrivain d’un maniérisme délicat.