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LES INSTITUTIONS RÉPUBLICAINES.

déjà dit, l’unité de la nation dont elles expriment la diversité.

Dans le système républicain, les pouvoirs qui composent l’État émanent du peuple même, dont ils ne sont qu’une délégation temporaire, limitée, révocable en certains cas, et toujours soumise au contrôle des citoyens. Dans ce système, un homme ne peut plus s’arroger le droit de dire, comme Louis XIV : « L’État, c’est moi ; » l’État, c’est tout le monde, en ce sens que tous y participent, directement ou indirectement. Il n’y a plus un ou plusieurs maîtres, mais uniquement des mandataires du peuple.

L’État a trois grandes attributions, d’où résultent les trois pouvoirs dont il se compose essentiellement.

La première est de faire les lois, qui ont pour but de substituer, dans la société, la règle à l’arbitraire et l’empire du droit à celui de la force, en statuant, au nom du peuple entier, sur les objets d’intérêt public, soit que ces objets soient généraux et permanents, soit qu’ils se rapportent à quelque circonstance spéciale et passagère, auquel cas elles s’appellent plus particulièrement des décrets. De là un premier pouvoir, le pouvoir législatif, dont la mission est de régler les conditions juridiques de la société civile ou politique.

Mais il ne suffit pas d’édicter des lois, il faut les exécuter, c’est-à-dire les appliquer en réalité aux objets qu’elles concernent. De là un second pouvoir, sans lequel l’œuvre du premier ne serait qu’une lettre morte, le pouvoir exécutif.