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L’INSTRUCTION PUBLIQUE.

d’un citoyen, étant nécessaire à tous, doit être le premier soin d’un gouvernement républicain. Celle qu’on appelle l’enseignement secondaire, parce qu’elle forme un degré plus élevé, soit dans l’ordre des lettres, soit dans celui des sciences ou de l’industrie, n’est pas aussi indispensable à chacun mais elle n’est pourtant pas un luxe superflu. Une nation où elle ne serait pas convenablement développée resterait dans un état inférieur de culture et de prospérité. La république ne peut donc s’en désintéresser. Ici encore elle doit avoir ses écoles, à côté de celles qu’il convient aux particuliers de fonder, parce que celles-ci ne peuvent répondre suffisamment à un besoin de cette nature ; et elle doit les ouvrir gratuitement à tous les jeunes gens jugés capables d’aborder ce genre d’études et de le suivre avec profit.

Il n’est pas inutile d’ajouter que ces écoles publiques, qu’on désigne en général sous le nom de colléges, ne doivent être que de simples externats. L’État n’est pas apte à donner une autre éducation que celle qui résulte de l’instruction elle-même : celle-ci seule est de sa compétence ; l’autre appartient exclusivement aux familles. Il faut laisser aux monarchies ces casernes ou ces séminaires d’enfants dont l’État se sert pour former les âmes à l’obéissance passive. Dans une république, l’État doit abandonner aux parents le soin et la responsabilité de l’éducation de leurs enfants, En leur offrant seulement ce qui est de son ressort : un enseignement public aussi parfait que possible.

Ajoutons encore que, dans une société républicaine,