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LES PRINCIPES RÉPUBLICAINS.


III

Qu’est-cz que l’égalité ?


La liberté qui attribue à l’homme le gouvernement de lui-même et constitue sa personnalité, n’est pas un privilège, mais elle est l’apanage de !’humanité elle-même. À ce titre, toutes les créatures humaines sont égales : elles ont les mêmes droits innés et inviolables. Pierre a beau être moins fort, ou moins habile, ou moins riche que Jacques ; il n’en est pas moins, comme homme, c’est-à-dire comme être libre, l’égal de Jacques, et celui-ci abuserait de sa force, de son habileté ou de sa richesse en l’opprimant, on en le traitant comme une créature inférieure.

L’égalité découle donc nécessairement de la liberté. Dire que les hommes sont libres, c’est dire qu’ils sont égaux, puisqu’en vertu de cette liberté chacun doit être son propre maître, et que nul ne peut se faire le maître des autres que par usurpation.

Considérée dans l’ordre civil ou politique, cette égalité devient celle des citoyens, ils doivent être égaux devant la loi, en ce sens qu’ils doivent être tous indistinctement soumis à la même loi : c’est ce que l’on nomme plus particulièrement l’égalité civile ; et ils doivent aussi être égaux dans la loi, en ce sens qu’ils