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n’est pas seulement l’abus de celle-là, elle en est la négation. Celui qui s’imaginerait que sa liberté consiste à faire tout ce qui lui plaît sans souci de celle des autres, ne serait pas l’ami, mais l’ennemi de la liberté : il la ruinerait dans son principe. La liberté ne va pas sans une règle qui en restreint pour chacun l’exercice au respect de celle des autres. Aussi est-elle identique à l’ordre véritable.

Il suit aussi de la juste idée de la liberté qu’elle n’a non plus rien de commun avec le fanatisme de ceux qui n’admettent pas qu’on puisse penser autrement qu’eux en matière de religion, de philosophie ou de politique, et qui voudraient imposer aux autres leurs idées. Le fanatisme des sectaires de telle ou telle doctrine philosophique ou politique n’est pas moins révoltant que le fanatisme religieux ; peut-être même l’est-il davantage, car il transporte dans le champ de la libre pensée les procédés de ceux qui ne songent qu’à l’étouffer. Le vrai amour de la liberté repousse le fanatisme, de quelque côté qu’il vienne. Celui qui le