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toute sa liberté d’action ; mais, pour que cette entière liberté ne dégénère pas en licence, il faut que ceux qui en jouissent sachent se gouverner eux-mêmes et respecter les droits des autres. Or, ce respect de soi-même et des autres, qui a son principe dans celui de la dignité humaine, fait précisément partie de ce qu’on nomme la vertu. Il y a sans doute des lois pour réprimer la licence, qui est la négation même de la liberté ; mais la sagesse antique l’a bien dit : « Que sont les lois sans les mœurs ? » Sans les mœurs de la liberté, les lois sont impuissantes à la préserver des excès qui la ruinent et ouvrent la porte au despotisme. Citoyens, voulez-vous vivre libres au sein de la république, apprenez à respecter en votre personne et dans celle des autres la dignité humaine ?

Ce respect de la dignité humaine est aussi le meilleur garant de l’égalité que la république doit établir entre les citoyens. Quiconque respecte sincèrement la dignité humaine ne cherche pas à s’élever au-dessus de ses concitoyens, comme s’il était