tion à la poursuite de maints gracieux fantômes ; poésie où l’image finit par prédominer sur l’idée, poésie qui fait ses dieux et ses déesses de toutes les forces de la nature, de tous les rêves de l’esprit, de toutes les palpitations du cœur ; qui leur souffle une vie spectrale, une âme troublante et légère, mi-humaine et mi-divine. Elle est bien la sœur des Anges, cette poésie où les symboles naissent, vivent, s’enchaînent, s’épanouissent en une sorte de farandole idéale des cieux à la terre et de la terre aux cieux.
Trouvons-nous rien de pareil dans les productions contemporaines ? De quel droit nos jeunes versificateurs se réclament-ils de Moïse ? S’il y a plusieurs façons d’être symboliste, ne se pourrait-il que la seule vraiment poétique fût celle de Vigny ? Or, malgré leur admiration que je veux croire très sincère