pas, et précisément parce qu’une strophe dans une pièce lyrique est une unité, elle doit, par suite, se percevoir d’emblée. Son but est de nous permettre d’embrasser le sens musical d’un ensemble de vers ; elle tend, par l’emploi de la rime, à produire une espèce d’harmonie, de môme que la succession des différentes syllabes de chaque vers scandées par les césures nous donne le sentiment d’une sorte de mélodie. La rime est à la strophe ce que la césure est au vers. Les bonnes rimes se rappellent l’une l’autre au point qu’elles coexistaient durant un temps très appréciable dans notre esprit. Mais notre mémoire auditive ne nous permet pas cette conception multiple au-delà d’une certaine durée. Toute illusion cesse après quelques vers. Dans les strophes du Jeu de Paume, par exemple, le nombre des rimes est beaucoup trop considérable
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