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traité qui les stipulait n’a point été ratifié en Suisse, et le Ministre même qui l’a signé s’est félicité de son rejet.

Soit que ce traité n’ait pas répondu à l’attente publique en France et en Angleterre, soit qu’on n’ait pas eu confiance dans son exécution, le fait est qu’il a été reçu avec indifférence dans ces grands pays d’industrie et de commerce. En Italie, il a soulevé d’assez vives oppositions ; en Suisse il n’a été agréé que par les Cantons et les Compagnies de chemins de fer que la ligne du Lukmanier desservirait directement, c’est-à-dire par une minorité assez faible, et encore le Canton du Tessin n’y a-t-il pas adhéré. Les vœux et les intérêts de la grande majorité des États et des Compagnies suisses appellent une autre direction.

Pour ces Compagnies, la question est vitale. Malgré l’intelligence et l’économie qui président à leur administration les lignes suisses ne prospéreront réellement qu’en devenant les artères du principal mouvement commercial de l’Europe avec la Péninsule, et c’est également ce résultat que l’Italie doit s’efforcer d’obtenir, non-seulement dans l’intérêt de ses diverses provinces et de ses chemins de fer, niais dans celui des services maritimes qu’elle se propose de créer sur une vaste échelle.

On peut donc être surpris que, tout en appelant une commission d’experts à rechercher le passage des Alpes le plus profitable a l’Italie, le Gouvernement italien ait restreint implicitement