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de cette puissance, la première ligne de défense des Italiens ne pourra s’établir que sur le Tessin et le Pô ; or, le chemin du Simplon se trouve en dedans de cette ligne.

Plus les routes des Alpes se rapprochent du Levant, plus elles sont exposées à être envahies par l’ennemi, et ce danger subsistera alors même que la Vénétie deviendra italienne.

Les deux routes de la Carniole, celles de la vallée de la Drave, du col de Toblach et du Brenner, les chemins de fer construits plus tard, n’ont pas paru à l’Autriche suffire aux besoins de la défense du royaume Lombard-Vénitien elle a voulu en ouvrir une qui débouchât directement des montagnes sur la Valteline et le duché de Milan. C’est ce qui lui a fait construire, à grands frais et avec des difficultés excessives, la route par le col du Stelvio. Pour éviter le territoire suisse qui, par la vallée de Sainte-Marie, offre une entrée beaucoup plus commode en Italie, elle a préféré le Stelvio qui est à 2800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cette route n’a pas encore été jugée suffisante. Toujours dirigée par ses desseins sur la Lombardie, l’Autriche, malgré l’état délabré de ses finances, se résolut à construire une route plus au sud, entre la vallée de la Nos, petit affluent de l’Adige et la vallée de l’Oglio, à l’effet d’atteindre la magnifique chaussée qui rejoint Brescia à Milan. Cette seconde route, achevée depuis deux ou trois ans et désignée sous le nom de route du Tonale, est de 820 mètres moins