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territoire. Mais que les Italiens se rassurent ; non-seulement la Suisse, ainsi qu’un de leurs journaux le suppose si gratuitement, ne permettrait pas le transport sur les chemins de fer suisses d’une armée qui irait les attaquer, elle userait au contraire de toutes les forces dont elle dispose, pour mettre obstacle à ce passage, et elle agirait de même. il faut le dire, à l’égard d’une troupe qui chercherait à porter secours à l’Italie. La résolution de toute la Suisse est à cet égard bien arrêtée. Peuple et autorités s’y associent et ils n’y failliront pas.

La Confédération, les Cantons et les simples citoyens s’imposent des sacrifices de plus en plus considérables pour former une armée et la mettre à même de remplir sa patriotique mission. Sans chercher à en surfaire le mérite et la valeur, nous pouvons affirmer qu’elle est aujourd’hui assez heureusement organisée et assez fortement constituée pour pouvoir barrer le passage à l’ennemi qui chercherait à franchir les Alpes helvétiques.

On se tromperait étrangement si on jugeait la Suisse d’aujourd’hui d’après les idées et les préférences qui y prévalaient en 1813 ; les institutions politiques et l’esprit dont elles émanent y ont subi dès lors une transformation complète, et le parti qu’on accuse d’avoir, à cette époque, favorisé l’entrée des Alliés en Suisse s’unirait maintenant d’efforts et d’intentions pour repousser toute agression étrangère. Assimiler