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que comme servant plus directement les intérêts d’une grande partie de la France, ainsi que ses relations avec Milan et tout le littoral de l’Adriatique jusqu’à Otrante. A ce point de vue on pourrait dire aussi que c’est une ligne anglaise.

Mais dans une affaire aussi complexe, il importe de ne pas se préoccuper exclusivement des convenances de la Suisse ou de la France ; il faut encore consulter celles de l’Italie dont le concours est indispensable à la réalisation de tout projet de passage des Alpes.

Quelques organes de la presse italienne tiennent depuis quelque temps un langage bien sévère et souvent injuste envers la Suisse ; nous n’en rapporterons que quelques extraits :

« L’histoire, a dit un journal influent de Milan[1], apprend que la Suisse fut souvent l’alliée de l’Autriche et qu’elle ne parvint pas toujours à défendre sa neutralité et son indépendance. L’Italie serait donc exposée à voir arriver par les convois du Lukmanier une armée autrichienne qui referait à son profit la célèbre manœuvre de Magenta.

« Le passage des Alpes doit être choisi de manière à ce que l’Italie puisse le défendre facilement.

« Le Splugen est le seul qui réponde à cette pensée, parce qu’

  1. Il regno d’Italia, mai 1860.