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il fut plus d’une fois question, pour mettre un terme à ces sanglants conflits, de donner la Savoie et même Nice à la France et la Lombardie au Piémont. En réalisant, en 1859 et en 1860, un projet qui préoccupa si souvent les souverains et les diplomates des siècles précédents, on a considérablement diminué les chances de guerre entre la France et l’Italie, désormais placées l’une à l’égard de l’autre dans leurs limites naturelles.

Personne, en France, ne rêve la conquête d’une partie quelconque de la Péninsule, et, à l’exception de Garibaldi, les Italiens ne songent guère à reprendre Nice ou la Savoie. Si, enfin, contre toute prévision, une guerre éclatait, il n’est pas à supposer qu’aux routes qui lui sont actuellement ouvertes la France préférât les défilés de la vallée du Rhône et du Simplon, où elle rencontrerait les milices helvétiques sur un parcours de 26 lieues et, plus loin, dans les gorges de la Doveria, un corps d’armée italien.

Dans l’hypothèse plus probable et plus naturelle que l’alliance sera maintenue entre les deux nations latines, en cas de guerre avec l’Autriche, des considérations plus puissantes encore, et Qq’il est superflu d’indiquer, détermineraient la France à respecter la neutralité helvétique.

Le Simplon n’est donc point un chemin français, dans le sens belliqueux qu’on y attache. Il ne mériterait cette qualification