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pièces rotatives aux chemins de fer suisses contient, sous la date du 21 décembre 1854, la ratification, par l’assemblée fédérale, de la concession que l’État du Valais a faite, le 4 du même mois, d’un chemin de fer de Sion à la frontière sarde, par le Simplon.

Nous pouvons ajouter que cette autorisation fut accordée sans aucune opposition ; qu’un refus eût été tout à fait arbitraire, contraire aux droits du Valais, et d’autant plus blessant pour ce Canton et la Suisse occidentale, que la concession du Lukmanier avait reçu la sanction fédérale en août 1853, quoique ce passage exposât la neutralité helvétique à une épreuve bien plus périlleuse que celui du Simplon.

Pour s’en convaincre, il suffit de comparer la configuration de la vallée du Rhin avec celle du Rhône.

Dans la première, la rive droite du fleuve, sur une étendue de 62 kilomètres, de la hauteur de Sargans au lac de Constance, appartient à l’Autriche et à la principauté de Lichtenstein qui est dans sa complète dépendance. L’Autriche peut donc, par un coup de main, s’emparer avec facilité des meilleures positions, et, en se plaçant vers Sargans, intercepter tous les secours envoyés de St-Gall et du lac de Wallenstadt.

De Sargans aux sources du Rhin, le canton des Grisons est séparé de ceux d’Uri et de Glaris par une chaîne de montagnes qui ne peut être franchie que sur un seul point, celui de l’Ober-Alp qui conduit dans la vallée de la Reuss. Par suite des difficultés que