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« Dés l’année 1844, le Gouvernement sarde entamait des négociations avec plusieurs Cantons suisses afin de mettre à exécution le projet d’un chemin de fer destiné à relier le port de Gènes au réseau des lignes de l’Europe centrale.

« Après de longs pourparlers on obtint, en 1850, que la Suisse et les États de l’Allemagne intéressés nommassent des commissaires spéciaux qui, avec le concours d’un ingénieur sarde, inspecteraient les différents passages des Alpes, et indiqueraient les localités les plus propres à l’établissement d’un chemin de fer.

« Le choix parmi les différents passages était bien circonscrit à cause du peu d’étendue que le royaume avait à cette époque. Au nord, les confins du Piémont, adossés à la haute chaîne des Alpes qui sépare la vallée du Pô de celle du Rhône, n’avaient aucun contact immédiat avec les vallées du Rhin et de ses affluents ; si bien qu’en admettant même la possibilité du percement ou du passage du Grand-Saint-Bernard ou du Simplon, on ne sortait pas cependant du versant occidental de la Méditerranée, et l’on n’y parvenait ensuite qu’en surmontant de nouvelles et énormes difficultés topographiques, ou bien en faisant un long circuit dans le bassin du Rhin pour atteindre celui de la mer du Nord, ce qui est précisément la solution du problème. Et comme de hautes considérations politiques commandaient que l’on évitât à tout prix le passage sur le territoire de l’empire autrichien, la solution ne pouvait être trouvée ailleurs que