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Mais il ne faut pas que le séjour dans l’étuve soit trop prolongé, car il pourrait survenir de graves accidents. Il arrive un moment où l’évaporation ne peut plus suffire, et la température animale augmente sensiblement. M. Magendie a fait des expériences sur des chiens, et voici, d’après M. Béclard, les résultats qu’il a obtenus : Ces animaux succombent au bout de 18 minutes dans une étuve à + 120° ; au bout de 24 minutes dans une étuve à + 90° ; au bout de 30 minutes dans une étuve à + 80°.

Comme on le voit, il faut être très prudent dans l’emploi de ces méthodes sudorifiques.

Si le milieu dans lequel vit l’animal est très chaud et saturé de vapeur d’eau, la sueur ne peut plus s’évaporer, et la température du corps monte rapidement de 6 à 7 degrés, limite extrême pour la vie du sujet. Cette élévation de température se conçoit très bien quand on pense que l’animal continue sans cesse à produire de la chaleur, tandis qu’une des fonctions opérant le refroidissement, vient d’être supprimée.

Indépendamment de l’évaporation qui s’effectue, il y a encore dans les temps chauds moins d’oxygène absorbé pour une même quantité d’air inspiré, et par suite moins de chaleur produite. La proportion d’acide carbonique exhalée pendant l’été, dans un temps donné, est de 20 pour 100 inférieure à ce qu’elle est pendant l’hiver, d’après M. Smith. C’est là encore un autre fait qui vient combattre l’excès de chaleur.

Quant aux animaux qui résistent le mieux aux fortes élévations de température, ce sont les reptiles : Ainsi, celle d’une vipère peut s’élever jusqu’à 92° F.

Les poissons acquièrent la température de l’eau dans laquelle ils vivent, mais ils ne tardent pas à mourir, d’après