Page:Bardeau - De la chaleur animale.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ral peu volumineuses, elles ne tardent pas à éprouver de très grandes pertes. C’est principalement pour cette raison que la température du tronc est toujours un peu plus élevée que celle des membres.

Les parties ainsi congelées deviennent insensibles ; la circulation ne s’y fait plus, et si un réchauffement progressif ne vient pas la rétablir, il y a bientôt élimination par gangrène sèche.

§ V. Influence de la latitude.



La latitude exerce encore une action remarquable sur l’économie animale. Ainsi, l’homme ne peut pas supporter, sans être incommodé, une température supérieure à la sienne. Dans les pays chauds, où on a vu quelquefois le thermomètre monter jusqu’à 47° centigrades, il ne peut rester à l’air libre, et il est obligé d’entretenir un froid artificiel dans des habitations particulières. C’est pour cette raison que chaque région du globe a ses animaux particuliers ; il en est de certains d’entre eux comme de certaines plantes qui ne peuvent vivre que dans une zone déterminée. Ainsi l’ours blanc arraché à ses mers polaires, ne tarde pas à mourir dans nos climats. Les singes importés en France contractent presque tous la phthisie. Le trigonocéphale et la plupart des reptiles des pays chauds ne peuvent vivre en Europe. Leur terrible venin perd même de ses propriétés par suite du manque de chaleur. Il n’en est pas de même de l’homme et du chien qui sont cosmopolites, et peuvent supporter, plus ou moins bien, les températures variées des divers climats. Le cheval et le bœuf perdent de leur taille à mesure qu’ils se rapprochent des pôles, et chez les lapons le premier est remplacé par le renne.