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duquel lui-même s’était plaint autrefois au résident. Ce dernier fit des objections à ce choix ; le rajah y cédant à demi ; mais, ne voulant pas revenir à Nurayum, confia cet emploi à Ramchundur-Wagh. Le rajah ouvrait ostensiblement à la même époque des négociations avec les agents du peschwah, de Scindiah et de Holkar. Certaines circonstances, dont nous allons parler dans un moment, placèrent alors le peschwah sur un pied d’hostilité déclarée avec le gouvernement anglais ; toutefois les conférences n’en devinrent que plus fréquentes entre le rajah et le wackel de Holkar, et le sujet de ces conférences, en dépit du traité, fut soigneusement caché au résident anglais. Les motifs de la conduite d’Apa-Saheb se laissaient d’ailleurs facilement deviner. En pleine et assurée possession des honneurs et de l’autorité de rajah, l’alliance lui devenait inutile ; il commença dès lors à en sentir les inconvénients et le côté honteux. Il était humilié de se montrer aux yeux des Mahrattes comme le premier de sa dynastie qui eût fait volontairement le sacrifice de son indépendance politique. D’un autre côté, si cette alliance ne l’avait encore gêné d’aucune façon, quant à ses arrangements d’administration intérieure, il ne laissait pas que de pressentir qu’elle ne pouvait manquer d’avoir un jour ce résultat. Sous l’empire de ces appréhensions, il prêtait volontiers l’oreille aux suggestions des autres princes mahrattes qui le pressaient à l’envi de s’unir à eux contre l’in-