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Delhi beaucoup de mécontentement et d’irritation ; on lui reprochait plusieurs actes d’injustice et de brutalité ; il choquait, blessait comme à plaisir les préjugés religieux ou politiques des indigènes ; c’était à peine si l’empereur lui-même se trouvait à l’abri de ces insultants procédés. Poussé à bout, il se plaignit au gouverneur-général et celui-ci, reconnaissant la justice de ces plaintes, éloigna le résident. Cette mesure, toute nécessaire qu’elle fût, eut aussi ce mauvais côté d’inspirer au peuple de Delhi une opinion exagérée du pouvoir que conservait l’empereur, il s’étonna de le voir s’être fait prompte justice d’un officier d’un grade aussi élevé. Le seul remède à ce mal, c’était d’achever de rendre manifeste, visible à tous les yeux la dépendance de l’empereur vis-à-vis l’agent anglais, la plus extrême circonspection étant d’ailleurs recommandée à ce dernier. C’est dans ce sens que se proposait d’agir lord William. D’ailleurs, sa santé l’obligea de retourner immédiatement à Calcutta ; il ne visita pas Delhi, ainsi qu’il l’avait annoncé.

La situation intérieure de l’État de Mysore attira vers cette époque son attention. La famille des anciens rajahs, remontée depuis peu sur le trône, se montra peu digne de l’occuper ; les difficultés d’administration et de gouvernement ne tardèrent pas à se multiplier outre mesure. Mais en raison de la situation où se trouvait alors dans toute l’Inde le gouvernement anglais, c’était chose facile que d’y remédier ; pour rétablir l’ordre et le calme, il lui