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seaux et les dépôts déjà formés ; enfin toutes les ressources avaient été employées à fortifier Melloone, par laquelle il leur fallait passer de toute nécessité. En attendant l’arrivée devant cette place, autour des Anglais tout était solitude et silence ; la flotte birmane qui remontait la rivière était le seul objet qui se fît voir, son canon le seul bruit qui se fît entendre. On atteignit ainsi Longhee, petite ville située sur les bords de l’Irrawaddy, dans une situation qui parut charmante ; puis, le lendemain, après une marche de dix milles, on vit arriver tout-à-coup un parlementaire ; il apportait la nouvelle de l’arrivée à Melloone d’un commissaire muni de pleins pouvoirs pour traiter de la paix. Le général anglais répondit en exprimant son désir d’en venir à un arrangement. Le jour suivant, la division, continuant sa marche, vint camper sur les bancs de l’Irrawaddy, à environ quatre milles au-dessous de Melloone, où la flottille rejoignit. De ce lieu on discernait parfaitement le camp retranché de l’ennemi. L’armée anglaise se trouvait alors à cent quarante milles de Prome. Les bords de l’Irrawaddy, d’ordinaire fort peuplés, continuaient à demeurer déserts. Toutes les ressources du pays avaient été soigneusement détruites par les Birmans. L’armée n’aurait pu s’y nourrir un seul jour.

Un armistice de quelques heures ayant été conclu, deux officiers anglais se rendirent à Melloone. Ils avaient mission de convenir d’une conférence entre le général et les nouveaux négociateurs. Mais