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manœuvrant sur la rive droite de cette rivière, de manière à attaquer ce corps d’armée en queue et à couper sa retraite sur celui du kee-woonghee. Les colonnes étaient à peine en mouvement, qu’une furieuse canonnade annonça le commencement des opérations sur la rivière ; elle trompa si complétement le chef birman qu’il dégarnit le village de Sembikee pour renforcer le point qu’il croyait réellement attaqué. La colonne du brigadier-général Cotton atteignit la première la position de l’ennemi : elle consistait en une succession de palissades érigées dans un espace ouvert dans le centre du jungle où les villages de Sembikee et de Kyalay avaient existé ; ayant la rivière Nawine en arrière, des bois épais sur ses flancs, abordable seulement par son front, mais sur un étroit espace, défendue de plus par les feux croisés des palissades. Le brigadier-général ayant fait promptement ses dispositions, attaqua avec une grande vigueur. Au centre de la colonne était le 41e régiment d’infanterie du roi, et sur les flancs, le 89e régiment du roi et le 18e de l’infanterie indigène de Madras. Les troupes anglaises firent éclater leur intrépidité ordinaire. Les Shaans firent une longue et courageuse résistance. Incapable de marcher, le vieux général se faisait porter dans une litière dorée sur les points les plus menacés. De leur côté, les trois magiciennes ne quittaient pas les endroits les plus périlleux. On les voyait au milieu des balles et de la mitraille encourager leurs soldats en récitant