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ces trois guerrières parcourir sans cesse les rangs des soldats, exciter leur courage, leur inspirer le désir d’en venir promptement à une bataille décisive. Pleins de confiance en la puissance de ces femmes, méprisant déjà les Anglais par les récits mensongers des Birmans, il n’était aucun de ces Sbaans qui ne fût plein d’impatience de les rencontrer sur le champ de bataille.

Pendant l’immobilité du corps d’armée birman, de nombreux détachements pillaient les bords de la rivière, enlevaient les convois anglais. La saison propre aux expéditions de la guerre est fort courte ; ces considérations décidèrent sir Archibald à sortir d’inaction. Dans la journée du 30 novembre, il fit toutes ses dispositions pour prendre l’offensive dès le lendemain. Le 1er décembre, l’armée se mit donc en mouvement. Il s’agissait d’attaquer d’abord la gauche, puis le centre, puis la droite de l’ennemi, de manière à le combattre en détail. Deux fausses attaques devaient être faites pour favoriser l’exécution de ce plan : l’une sur les postes ennemis garnissant la rivière, par le commodore James Brisbane à la tête de la flottille ; l’autre sur le centre, de manière à attirer de ce côté toute l’attention de l’ennemi. Quatre régiments d’infanterie indigène étant laissés à la garde du camp, le reste de l’armée fut formé sur deux colonnes : l’une, sous les ordres du brigadier-général Cotton, marcha sur la route directe de Sembikee ; l’autre, sous les ordres de sir Archibald, traversa la rivière de Nawine,