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chie cette ville nouvelle qui, en quelque sorte, se fondait sous leurs auspices ; il s’occupait, en un mot, de créer un nouveau système de gouvernement indigène pour les provinces récemment conquises. L’empire des Birmans est divisé en provinces et districts de grandeur et d’importance diverses : chacune de ces subdivisions est gouvernée par un chef militaire ou vice-roi, nommé Maywoon, lequel est assisté dans ses fonctions par plusieurs chefs ses subordonnés, appelés Raywoon ; le nombre de ces derniers se trouvant proportionné à l’étendue du territoire à administrer. La réunion de ces fonctionnaires forme une sorte de conseil, ou, dans le langage du pays, de lottoo provincial, conseil ayant droit de vie et de mort dans toute l’étendue de sa juridiction. Les lois permettent bien, à la vérité, l’appel de ces sentences au grand conseil ou lottoo siégeant à Ava ; mais les difficultés et les dépenses de cet appel sont telles que cette faculté demeure purement nominale. Le Maywoon et les Raywoons ne reçoivent aucun salaire de la couronne ; leurs émoluments consistent en amendes qui se paient à leur profit, en prélèvements sur diverses taxes. D’ailleurs ils frappent à leur gré des contributions ou réquisitions, dans toute l’étendue de leur juridiction. Quand l’empereur fait la guerre, assemble des armées, où quand le royaume est envahi, les Maywoons lèvent la quantité d’hommes que la province est appelée a fournir ; ils lèvent aussi autant d’argent que faire se peut, pour l’entretien et l’é-