Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/346

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étaient sincèrement dévoués ; il leur permettait le pillage et l’oppression, en dédommagement de leur propre servitude. La formation de l’armée des Birmans, au milieu des circonstances les plus défavorables, témoignait d’un grand talent et d’une grande force de caractère la défense de Donoobew, telle qu’il la préparait, ferait honneur aux meilleurs ingénieurs de l’Europe. D’un autre côté, il abandonna les bords des rivières étroites de Paulaing et de Lain, où il pouvait combattre avantageusement ; il accepta le combat sur les bords de l’Irrawaddy, dont les larges plaines étaient favorables aux manœuvres des troupes régulières. Aux batailles de Rangoon et de Kokein, il se tint presque constamment hors de portée, mais lorsque les circonstances l’exigèrent, il donna l’exemple de la plus extrême intrépidité ; il déclara hautement qu’il voulait vaincre ou mourir à Donoobew, et toute sa conduite fut en harmonie avec la hardiesse de ce langage. Au reste, c’était le seul homme qui dans ces graves circonstances pût tenir sur pied une armée birmane ; il était l’âme de cette guerre. Sa conduite vis-à-vis les habitants des campagnes fut souvent cruelle, mais en même temps il traitait les prisonniers beaucoup mieux qu’aucun de ses compatriotes ne le fit jamais. La nouvelle de la mort de Bandoolach et de la chute de Donoobew étant parvenue à l’empereur, l’affecta singulièrement ; il s’enferma dans l’intérieur de son palais et se refusa pendant quelques jours à toute communication ; ses serviteurs