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galité de leur personne. Les balles et les boulets pleuvant autour d’eux ne leur causaient aucune sorte d’émotion. Cette armée était sans contredit la plus considérable que les Birmans eussent jamais mise en campagne. D’un autre côté, les succès passés du général, son caractère hardi et entreprenant, ne leur laissaient aucune crainte sur le résultat du conflit qui allait s’engager.

Des bruits confus s’étaient répandus dans l’armée anglaise de l’arrivée des troupes d’Arracan et de leur jonction avec les autres troupes nouvellement levées. On s’était aussi aperçu de leur concentration à Donoobew, et du mouvement de diverses divisions ennemies sur le front des lignes anglaises. Bientôt de nouvelles rumeurs annoncèrent l’arrivée de Bandoolah lui-même à la tête du corps d’armée principal. D’ailleurs les soldats birmans gardaient avec une sévérité extrême tous les chemins qui conduisaient au camp anglais ; ce fut chose impossible que de recueillir pendant toute la durée du mois d’octobre le moindre renseignement sur la force ou la position des différents corps ennemis. On se trouvait déjà en novembre, lorsqu’une lettre de Bandoolah ayant été interceptée, on apprit enfin quelque chose de ses projets et de son armée. Dans cette lettre il s’annonçait comme ayant quitté Prome à la tête d’une invincible armée, pourvue de chevaux, d’éléphants, et de toute espèce de munitions ; il se croyait au moment de chasser les Anglais de Rangoon, il