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quels la maladie sévissait de préférence, mouraient tous les jours en grand nombre ; les hôpitaux s’emplissaient d’une manière effrayante ; à peine 3,000 soldats restaient-ils disponibles pour la garde des lignes. On construisit de vastes hôpitaux flottants ; la nourriture et les médicaments n’y manquaient pas ; toutefois on n’en obtint aucun résultat favorable ; un changement de climat ou de saison était le seul remède vraiment efficace duquel on pût espérer un prompt retour à la santé. Merguy et Tavoy, alors en la possession de l’armée, parurent aux médecins réunir de grands avantages pour une station de convalescents : ils les désignèrent pour cet usage ; un grand nombre de soldats fut dirigé sur ce point. Le résultat justifia pleinement les espérances des médecins : des hommes qui depuis plusieurs mois vivaient à Rangoon dans un état de faiblesse déplorable, au bout de peu de semaines passées à Merguy et à Tavoy, recouvrèrent pleinement leur vigueur et leur bonne santé.

Une constante inimitié existait entre Siam et les Birmans ; de fréquentes guerres en avaient été le résultat. On put croire que les Siamois ne manqueraient pas de donner secours à ceux qui envahiraient le territoire de leurs anciens ennemis ; le débarquement des troupes anglaises à Rangoon fournissait à la cour de Siam une occasion long-temps cherchée de venger d’humiliantes défaites et de recouvrer ce qu’elle avait perdu. Dans toute autre circonstance, les Siamois auraient sans doute pro-