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veur de l’empereur, sur l’esprit duquel il exerçait une influence illimitée. À peine à la tête de cette armée d’Arracan, il se hâta de prendre une offensive hardie. Ayant fait percer secrètement certaines routes, élargir quelques sentiers à travers les jungles, il se dirigea tout-à-coup, à l’improviste, à la tête d’une forte division de son armée, sur Ramoo. Les postes anglais, dispersés çà et là, ne s’attendant point a ce mouvement, n’étaient nullement sur la défensive. Ils essayèrent de résister ; mais, écrasés par la supériorité du nombre, furent promptement mis en déroute ; quelques officiers et un petit nombre de Cipayes parvinrent à s’échapper ; le plus grand nombre tomba dans les mains de l’ennemi qui les mit à mort. À la nouvelle de cette défaite, et s’exagérant peut-être la force de l’ennemi, l’officier commandant qui s’avançait au secours de Ramoo se retira pour préparer la défense de Chittagong lui-même, sur lequel on supposait le chef birman au moment de s’avancer. Les rapports exagérés de la force et de la férocité des Birmans, bientôt en circulation, répandirent l’alarme jusque dans Calcutta. Le seul nom de Birman suffisait à répandre la terreur parmi toute la population indigène ; au moindre bruit de leur approche, les cultivateurs des frontières abandonnaient en désordre leurs villages ; les marchands indigènes de Calcutta, tant la crainte exagère les choses, n’osaient plus s’éloigner, eux ou leurs marchandises, au-delà de la portée du canon du fort William. Cependant les