Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/282

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ils évacuèrent le fort aussitôt que ceux-ci eurent abordé le pied des remparts. Le détachement n’eut plus, dès lors, qu’à en prendre fort tranquillement possession ; 8 canons et une quantité considérable de munitions de toutes sortes tombèrent entre ses mains. Après avoir évacué ce poste, les Birmans se dirigèrent en toute hâte sur la pagode de Syriam, suivis de près, la baïonnette dans les reins, par une partie des Anglais. Bâtie sur une éminence, entourée d’une épaisse muraille, la pagode n’était accessible que par un seul côté, où se trouvaient des escaliers en pierre, eux-mêmes d’ailleurs fortement barricadés et défendus. Un grand nombre de canons enfilait les différents sentiers conduisant jusqu’à elle. Au débouché d’un jungle, les Anglais, après avoir repris leurs rangs, s’avancent délibérément vers l’escalier. Pas un coup ne fut tiré pendant que les premiers soldats montèrent les degrés ; les Birmans attendaient froidement le moment favorable auprès de leurs canons ; ils commencèrent enfin le feu. Les soldats anglais comprennent qu’un excès d’audace est le meilleur parti qui leur reste, même le moins dangereux. Ils se précipitent en avant, grimpent sur les épaules les uns des autres et pénètrent ainsi dans la pagode. Déjà découragée par les récits des défenseurs du fort auxquels elle a donné asile, étonnée de la hardiesse des Anglais, la garnison, opéra sa retraite, sans essayer une longue résistance.

Quelques semaines s’étaient déjà écoulées depuis