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peschwah avait, dit-on, le projet, et paraît l’avoir eu en effet, de s’enfuir au fort de Wye, et là de lever l’étendard de l’empire mahratte. Elphinstone résolut de n’attendre pas plus long-temps pour faire venir les troupes auxiliaires de Seroor. Il en donna avis au peschwah. Ce dernier fit faire de nouvelles remontrances ; Elphinstone renouvela ses demandes, et les accompagna des protestations les plus propres à les faire accepter. Cette reddition, peut-être encore quelque dédommagement en faveur de la famille de Shastree, seraient les seules choses exigées ; le gouvernement britannique ne demanderait rien au-delà d’un mot, d’un seul mot, le peschwah pourrait donc, concluait Elphinstone, remettre toutes choses sur l’ancien pied ; s’il s’y refusait, au contraire, s’il tentait de quitter Poonah, toute conciliation en viendrait impossible. Le peschwah se laissa enfin persuader. Trimbukjee, tiré de sa prison, fut remis aux mains du résident anglais et aussitôt envoyé par ce dernier au fort de Ranna, sous la garde d’un bataillon d’infanterie légère et d’un régiment de cavalerie. La crise qui fut un moment sur le point de devenir fort dangereuse, se trouva ainsi définitivement terminée ; on peut la considérer comme un événement fort heureux pour les intérêts britanniques. L’inconduite de Trimbukjee, l’ignorance qu’il affectait de la situation politique où se trouvait le peschwah, avaient déjà donné lieu à plusieurs infractions aux traités existants. Le gouvernement anglais se serait presque infailliblement trouvé plus tard