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Il était contraire, disait-il, même aux lois anglaises d’emprisonner un accusé avant le jugement ; aucune preuve, ajoutait-il, n’établissait d’une manière certaine que les assassins fussent au service de Trimbukjee, encore moins qu’ils eussent agi par ses ordres. Il offrit plus tard d’éloigner Trimbukjee pendant l’instruction du procès et de lui enlever son emploi. Elphinstone repoussa tous ces arguments, n’accepta aucune de ces offres.

Les choses en étaient là, lorsqu’arrivèrent les instructions du gouverneur-général ; Elphinstone s’était, en effet, hâté de le consulter sur ce qui se passait. Lord Hastings considérait comme absolument indispensable la mise en jugement de Trimbukjee ; mais il autorisait le résident à répondre dans ce cas de la vie, du coupable au peschwah, à l’assurer qu’une prison perpétuelle serait la peine la plus forte qui pourrait l’atteindre. Si le peschwah refusait de livrer son favori au jugement ; s’il tentait d’empêcher la procédure ou d’annuler le jugement. Elphinstone devrait alors considérer celui-ci comme complice et responsable du meurtre commis. Il devrait interrompre aussitôt toute communication avec ce dernier, prendre toutes les mesures nécessaires pour l’empêcher de quitter sa capitale ; il devait s’assurer, même au besoin, de sa personne. Le gouverneur-général envoyait au peschwah par le même courrier, copie de ses instructions au résident. Ainsi assuré de l’appui du gouverneur-général, ce dernier délivra, le 4 septembre, une nouvelle