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breuses ressources du pays. Rangoon passait pour contenir de nombreux bateaux : quelques uns croyaient même qu’il serait possible de s’en servir pour transporter les troupes dans le voisinage de la capitale et amener ainsi tout-à-coup la conclusion de la guerre. Le matin suivant, la flotte, favorisée par un bon vent, remonta la rivière ; quelques coups de fusil, tirés çà et là par les corps-de-garde qui bordaient la rivière, furent le seul obstacle qui se présenta. Cependant, les difficultés de la navigation contraignaient les vaisseaux à raser de fort près un rivage couvert de bois, où un très petit nombre de tireurs exercés eussent été suffisants pour causer de grands ravages à bord des Anglais. La flotte, précédée par le Lifty, monté par le commodore, vint se placer devant la principale batterie de Rangoon ; les voiles furent ployées, le tambour battit, chacun prit son poste de combat. Mais alors il s’ensuivit une pause de quelques minutes. Les Anglais hésitaient à attaquer à l’improviste, au dépourvu, une immense capitale remplie d’une foule inoffensive et désarmée ; en même temps, ils s’attendaient à recevoir les offres d’une capitulation. De leur côté, les Birmans demeuraient immobiles et mèche allumée auprès de leurs canons ; ils hésitaient à commencer un combat inégal. Excités cependant par les menaces et les ordres de leurs chefs, ils commencèrent le feu de leurs faibles batteries contre la flotte ; la frégate ne tarda pas à les réduire au silence. Incapa-